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Connaissance et reconnaissance des arts Eskimo
Les oeuvres les plus anciennes, superbement conservées par le froid et la glace, ont été
découvertes et étudiées à partir du début du 20
ème
siècle. On citera notamment les fouilles
d'Otto Geist sur les Iles Punuk entre 1931 et 1934 qui se sont avérées aussi déterminantes
pour la compréhension des arts et cultures eskimo que ce qu'a pu être la découverte du
tombeau de Toutânkhamon pour l'art égyptien en 1922...
Les grands collectionneurs ne s'y sont pas trompés et ont très tôt été subjugués par ces
chefs-d'oeuvres intemporels et mystérieux.
Dès 1926 avec la publication de
«
La Révolution Surréaliste
»
, puis avec
«
l'Exposition
Surréaliste d'Objets
»
organisée par André Breton à la galerie Charles Ratton en 1936,
l'art eskimo est mis à l'honneur.
En Angleterre et aux Etats-Unis, avec des artistes tels que Henry Moore et des collectionneurs
passionnés comme Sir Robert and Lady Lisa Sainsbury qui acquièrent leur première figure
eskimo en 1951, les expositions se succèdent à partir des années 1930.
Plus près de nous, les expositions « Upside Down : les Arctiques » au Musée du quai Branly en
2008 ou « Gifts from the Ancestors: Ancient Ivories of Bering Strait » au Princeton University
Art Museum en 2009 ont contribué à faire progresser les connaissances et la reconnaissance
de cet art auprès du grand public.
Les repères spirituels de l'art chamanique eskimo
Les figures humaines ou animales en ivoire de morse sculpté, aux patines allant du noir
profond au blanc laiteux, et dont la taille dépasse rarement 15 cm, n'ont pas encore à ce
jour livré tous leurs secrets quant à leur rôle et utilisation rituelle.
En analogie avec d'autres rites préhistoriques, on peut penser que ces sculptures étaient
utilisées lors de cérémonies liées à la fertilité et la guérison ou encore pour s'assurer des
pêches et chasses fructueuses. Objets de transmission de savoir pour les enfants et de
support aux pratiques chamaniques lors de cérémonies liées au culte aux ancêtres, ces
sculptures constituaient ainsi un canal de communication privilégié avec le monde invisible
des esprits. Ces croyances alliées à un savoir-faire technique perfectionné saison après
Great collectors showed
their flair as well, and early
on were subjugated by the
timelessness and mystery of
these masterpieces.
As of 1926 with the publication
of « La Révolution Surréaliste »,
then with the « Exposition
Surréaliste d'Objets »
organized
by André Breton at the Galerie
Charles Ratton in Paris in 1936, Eskimo art occupied a place of honor.
In England and in the United States, with artists such as Henry Moore and enthusiastic
collectors such as Sir Robert and Lady Lisa Sainsbury, who acquired their first Eskimo figure
in 1951, exhibitions succeeded one another from the 1930s on.
Nearer to the present day, the exhibitions « Upside Down: les Arctiques » at the Musée du
quai Branly in 2008 and « Gifts from the Ancestors: Ancient Ivories of Bering Strait » at the
Princeton University Art Museum in 2009 contributed to an increase in knowledge and the
recognition of this art by the larger public.
Spiritual points of reference in Eskimo shamanic art
Human and animal figures carved in ivory walrus tusks, rarely bigger than 6 in. (15 cm) and
with patinas varying from deep black to milky white, have not at present surrendered all of
their secrets as far as their role and ritual use are concerned.
Analogies with other prehistoric rituals suggest that these sculptures were used in ceremonies
linked to fertility and healing, as well as to insure fruitful hunting and fishing. They were
also used as objects for the transmission of knowledge to children and finally, served as
support objects for shamanic practices during ceremonies concerning ancestor worship.
They constituted an exceptional channel of communication with the invisible world of spirits.
These beliefs, allied with technical know-how perfected season after season, guided these