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Figure Yipwon
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Peuple Ymam
Aire Korewori, Moyen Sepik
Bois sculpté
Début du 20ème siècle
Hauteur : 250 cm
Ex collection Giulio Coltellacci, Rome
Ex collection Adrian Schlag, Bruxelles
Vendu
Traversant les chaînes de collines et les marécages environnants, la rivière Korewori (anciennement Karawari) est l'un des nombreux affluents du Sepik, le fleuve nourricier à l'est de l'île de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
La découverte en Occident de l’art du Korewori (Moyen Sepik) a constitué un choc intellectuel et artistique majeur.
En 1960, le Museum of Primitive Art (New York) montre pour la première fois des figures à crochets du Korewori mais il faut attendre 1968 pour qu’une exposition pionnière consacrée à l'art de cette région, "Caves of Karawari", soit organisée à la D’Arcy Galleries de New York. Cet événement fit découvrir au public une esthétique alliant audace formelle, modernité et férocité.
Dans l’art ancien des populations Yimam (Yimar) et Inyai-Ewa vivant le long de la rivière Korewori, le corps humain est transformé, stylisé et ramené à des volumes en deux dimensions. Les grands crochets yipwon et les figures d’esprit anthropomorphes figurent des silhouettes rythmées de courbes et de pointes jouant sur les pleins et les vides.
L’art ancien du Korewori offre des résonances fascinantes avec l’œuvre d’artistes tels qu’Henry Moore, Roberto Matta ou Alberto Giacometti.
Ces figures rituelles nommées yipwon étaient liées à la chasse et à la guerre. Selon un mythe fondateur du Korewori, les yipwon sont les enfants du Soleil, conçus à partir de copeaux de bois tombés lors de la sculpture du premier tambour. Un des enfants yipwon, mû par un instinct guerrier, commit un jour un meurtre. De peur des représailles, il se réfugia dans la Maison des Hommes et se figea telle une statue de bois. Outré par le comportement de sa progéniture, le Soleil quitta la terre, mais y laissa les yipwon, qui eurent dès lors pour mission de guider les hommes, notamment lors des expéditions de chasse aux têtes contre les groupes ennemis voisins.
Les yipwon de grande taille, comme ici, appartenaient au clan tout entier. Ils étaient conservés dans la Maison des Hommes ou dans les grottes sacrées réservées aux cultes.
Avant le départ au combat, les yipwon étaient invoqués pour assurer le succès de l’expédition guerrière. Ils se chargeaient dès lors de capter l’énergie vitale et le souffle guerrier des ennemis pour les rendre vulnérables lors des combats. En cas de victoire, les yipwon étaient célébrés et recevaient des libations rituelles. En revanche, en cas de défaite, ils étaient abandonnés.
Les sculptures yipwon figurent à la fois l’intérieur et l’extérieur du corps, le squelette tout comme les organes internes et les traits du visage. Les parties bombées au centre des crochets symbolisent le centre vital animant l'esprit guerrier.
Ce grand crochet provenait de la collection personnelle de Giulio Coltellacci (1916-1983), célèbre costumier de cinéma et directeur artistique italien de l'après-guerre, l'un des nombreux artistes du 20ème siècle subjugués par l'art du Korewori.
La découverte en Occident de l’art du Korewori (Moyen Sepik) a constitué un choc intellectuel et artistique majeur.
En 1960, le Museum of Primitive Art (New York) montre pour la première fois des figures à crochets du Korewori mais il faut attendre 1968 pour qu’une exposition pionnière consacrée à l'art de cette région, "Caves of Karawari", soit organisée à la D’Arcy Galleries de New York. Cet événement fit découvrir au public une esthétique alliant audace formelle, modernité et férocité.
Dans l’art ancien des populations Yimam (Yimar) et Inyai-Ewa vivant le long de la rivière Korewori, le corps humain est transformé, stylisé et ramené à des volumes en deux dimensions. Les grands crochets yipwon et les figures d’esprit anthropomorphes figurent des silhouettes rythmées de courbes et de pointes jouant sur les pleins et les vides.
L’art ancien du Korewori offre des résonances fascinantes avec l’œuvre d’artistes tels qu’Henry Moore, Roberto Matta ou Alberto Giacometti.
Ces figures rituelles nommées yipwon étaient liées à la chasse et à la guerre. Selon un mythe fondateur du Korewori, les yipwon sont les enfants du Soleil, conçus à partir de copeaux de bois tombés lors de la sculpture du premier tambour. Un des enfants yipwon, mû par un instinct guerrier, commit un jour un meurtre. De peur des représailles, il se réfugia dans la Maison des Hommes et se figea telle une statue de bois. Outré par le comportement de sa progéniture, le Soleil quitta la terre, mais y laissa les yipwon, qui eurent dès lors pour mission de guider les hommes, notamment lors des expéditions de chasse aux têtes contre les groupes ennemis voisins.
Les yipwon de grande taille, comme ici, appartenaient au clan tout entier. Ils étaient conservés dans la Maison des Hommes ou dans les grottes sacrées réservées aux cultes.
Avant le départ au combat, les yipwon étaient invoqués pour assurer le succès de l’expédition guerrière. Ils se chargeaient dès lors de capter l’énergie vitale et le souffle guerrier des ennemis pour les rendre vulnérables lors des combats. En cas de victoire, les yipwon étaient célébrés et recevaient des libations rituelles. En revanche, en cas de défaite, ils étaient abandonnés.
Les sculptures yipwon figurent à la fois l’intérieur et l’extérieur du corps, le squelette tout comme les organes internes et les traits du visage. Les parties bombées au centre des crochets symbolisent le centre vital animant l'esprit guerrier.
Ce grand crochet provenait de la collection personnelle de Giulio Coltellacci (1916-1983), célèbre costumier de cinéma et directeur artistique italien de l'après-guerre, l'un des nombreux artistes du 20ème siècle subjugués par l'art du Korewori.
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