Masque Baoule

Chez les Baoule, résidant au centre et à l'est de la Côte d'Ivoire, les masques tels que celui présenté ici sont généralement les portraits d’individus connus. On les connaît sous le nom de Ndoma (le mot signifie « double ») et ils paraissent uniquement pour les grandes occasions et cérémonies, notamment lors des danses de divertissement Mblo.
Selon Susan Vogel (voir L’art Baoule, du visible et de l’invisible, Éditions Adam Biro, 1999), l'apparition de ces masques est furtive et rare afin de préserver leur beauté. Ceci leur a valu le surnom d’alie kora qui signifie « le dîner brûle ». En effet, lorsque ces masques faisaient leur brève apparition, souvent en fin de journée, les femmes quittaient leur foyer pour venir les admirer, oubliant parfois leur dîner sur le feu.
Afin de conserver leur mystère, ces masques étaient dissimulés derrière une palissade de tissus avant de faire une entrée spectaculaire. Portés par les meilleurs danseurs masculins, ils étaient également accompagnés des femmes en l’honneur desquelles ils avaient été sculptés.
Le masque présenté ici évoque une image idéale « qui suit les canons de la beauté humaine chez les Baoule, tant du point de vue esthétique que moral » (Baule: Visions of Africa Series, Boyer, 2008, p. 70). Il illustre la sophistication de l’esthétique classique de l’art Baoule alliant puissance et grâce.